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BIM Chantiers
13 Nov.
Techniques & Expertises

Le BIM dans la réalisation de chantiers

Le BIM travaux chez VINCI Energies. Où en sommes-nous exactement ? quels sont les bénéfices et les enjeux à venir ? Pierre Blanchet, Responsable Innovation Building Solutions, a accepté de répondre à nos questions.

 

Quand le BIM est-il apparu ?

 

Le BIM (Building Information Modeling ou Modélisation des Données du Bâtiment) est apparu il y a une dizaine d’années grâce au développement de la 3D. Avant, on utilisait des plans en 2D dessinés avec des logiciels de D.A.O (Dessin Assisté par Ordinateur) qui ont permis de gagner en rapidité de conception et de modification par rapport à la vieille planche à dessin. Avec l’émergence de la maquette numérique, nous entrons dans une nouvelle ère. Le marché est aujourd’hui en pleine croissance.

 

Tous les projets de construction ne se prêtent pas aussi facilement au BIM. Son utilisation se justifie en fonction de la complexité et de la taille du bâtiment, et surtout en travaux neufs. Je le conseille fortement à partir de 10 000 m2.

 

Le BIM est par ailleurs moins développé en province qu’en Ile-de-France, où 80% des gros chantiers de l’ordre de 2 à 3 millions d’euros sont réalisés en BIM. Mais globalement, c’est un marché dynamique. Il est probable que le BIM se généralise dans les années à venir.

 

Qu’est-ce qui a changé avec le BIM ?

 

Ce qui a changé c’est la méthode de travail : on était habitué à faire du dessin. Avec l’arrivée du BIM, le mode de conception s’est orienté « objets », c’est-à-dire qu’aujourd’hui, on travaille avec une bibliothèque d’objets en 3D et chaque objet possède ses caractéristiques (matériaux, dimensions, revêtements etc). L’objectif est de concevoir un modèle numérique complet, qui sera utilisé pour l’installation des équipements sur les chantiers. Ce modèle est créé par l’architecte puis modifié, adapté, complété et enrichi par les Bureaux d’études et les entreprises, jusqu’à la phase DOE (Documents d’Ouvrages Exécutés).

 

Quels sont les avantages fondamentaux ?

 

On peut citer les avantages du BIM en 4 points clés :
La visualisation : le BIM permet une vue en perspective mobile qui aide les clients, mais aussi les concepteurs et les constructeurs, à s’approprier les ouvrages.
La prédiction : Détecter les erreurs avant même le début des travaux grâce à l’étude de synthèse qui a pour objet de coordonner les différents réseaux entre eux. C’est donc un outil puissant pour maîtriser l’exécution.
La rapidité : En phase de conception réalisation, le BIM est un accélérateur de compréhension des installations pour le chantier et permet d’anticiper certaines contraintes techniques. Le chantier est ainsi plus fluide et il est possible de livrer un bâtiment plus rapidement.
La communication : Le BIM est aussi un outil de dialogue et de partage. Chaque intervenant sur un projet de construction travaille sur la même maquette numérique, ce qui facilite le travail de synthèse et la communication entre les différents acteurs.

 

Y a-t-il des freins à son adoption et quels sont les enjeux ?

 

Les principaux freins sont la formation et le coût.
Aujourd’hui, Il est difficile de trouver des profils qui possèdent à la fois une bonne connaissance du bâtiment et une maîtrise de l’outil informatique. L’enjeu est donc d’encourager la formation car le BIM tend à se généraliser et nous manquons cruellement de personnel qualifié.
Le coût restera un peu plus élevé, surtout dans ces phases intermédiaires où le 2D subsiste encore. Mais en climatisation en Ile-de-France, il n’y a plus de surcoût 2D/3D.

 

Enfin, un des gros enjeux reste celui de normaliser la modélisation, aussi bien dans la relation entre lots avec la charte BIM chantier, mais aussi dans chaque profession en ce qui concerne la méthodologie de numérisation des objets 3D.

 

Quels sont les développements à venir ?

 

Le BIM répond avant tout à l’organisation spatiale des équipements. Mais l’étude ne se limite pas à cela. Nous faisons aussi des simulations thermodynamiques, des bilans de puissance, des notes d’éclairage, des calculs RT réglementaires. A termes, des passerelles vont se créer entre le modèle 3D et les autres outils de conception.

 

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