Quatre leviers efficaces pour réduire les consommations d’énergie dans les immeubles de bureaux
Les immeubles de bureaux construits depuis moins de vingt ans sont tous conçus de façon similaire : des façades « rideau » généralement vitrées sur toute leur hauteur, des équipements et réseaux d’électricité et de climatisation situés au-dessus des faux-plafonds, et enfin des installations techniques centralisées sur la terrasse.
Comment évaluer les pistes de gain énergétiques sur ce type de bâtiment ?
Pour répondre à cette question, nous prendrons en exemple un bâtiment représentatif des constructions de l’époque : la tour Défense Plaza qui abrite la Factory.
L’avantage : nous disposons de son audit énergétique (réalisé en 2012) qui reflète les consommations constatées sur l’année 2011. C’est une chance puisque cela correspond, à une année près, aux dispositions de la loi ELAN qui fixe la situation de référence à 2010.
Réglages, régulation, programmation
Sans ajouter d’équipement, et donc avec un investissement très modeste, on peut agir sur les conditions d’exploitation du bâtiment. Cela suppose de disposer d’une Gestion Technique du Bâtiment (GTB).
Il en existe une au Défense Plaza, livrée et configurée en 2003 selon les critères du client de l’époque. Le souci est que cette GTB n’intégrait pas forcément les limitations de consommations.
A titre d’exemple, l’extraction d’air fonctionnait en permanence, même la nuit. L’apport d’air neuf est très gourmand en énergie électrique, calorifique et frigorifique, il est donc pertinent de l’ajuster le mieux possible, en fonction de l’occupation réelle des locaux.
⇒ Le gain sur la consommation totale est de l’ordre de 5% et le temps de retour sur investissement très court (moins de 3 ans).
Relamping
Les luminaires fluorescents installés en 2003 deviennent obsolètes, il est temps de des remplacer par des luminaires à LED, qui ont nettement progressé en termes de confort visuel, et dont le coût a chuté ces dernières années. En plus, ils consomment 2 fois moins que les luminaires fluorescents !
⇒ Le gain énergétique est de 8 % et le temps de retour compris entre 5 et 10 ans.
Récupération de chaleur
La récupération de chaleur est effectuée sur l’air extrait des bureaux, qui réchauffe l’air neuf introduit dans le bâtiment via un système de transfert thermique (échangeur). Ces dispositifs étaient déjà installés en 2003 mais depuis ils ont fait de gros progrès en termes d’efficacité ! En remplaçant les centrales d’air neuf par des modèles récents on gagne en efficacité énergétique.
⇒ Un gain énergétique de 5% (en fonction de la complexité de l’intervention) et un temps de retour compris entre 8 et 12 ans.
Climatisation
Le système le plus courant en 2003 était le ventilo-convecteur plafonnier ; lui aussi a bien progressé grâce à l’utilisation (généralisée aujourd’hui) de moteurs à commutation électronique pilotés. Ce type de moteur consomme 3 fois moins qu’un moteur asynchrone traditionnel.
⇒ Le gain de consommation est élevé (8%), en revanche il faut remplacer tous les ventilo-convecteurs, ce qui représente un investissement important. Le temps de retour est supérieur à 20 ans.
Avec ces quatre leviers, on peut réduire les consommations de presque 30%, ce qui est déjà une belle performance sur un bâtiment dont la consommation d’énergie finale en 2011 était raisonnable (environ 240 kWh/m² an).
Quant aux temps de retour, ils peuvent paraître élevés, mais il est admis aujourd’hui que la rénovation énergétique, à défaut d’être un bon placement financier, devient simplement incontournable !
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