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10 Avr.
Techniques & Expertises

Qualité de l’air intérieur : retour sur la conférence de Leonard

Une conférence sur le thème de la qualité de l’air intérieur a été organisée le 13 mars dernier dans les locaux de LEONARD à Paris, le laboratoire ouvert du futur des villes et des infrastructures créé par VINCI.

 

Piloté par la Fabrique de la Cité, cet événement réunissait des personnalités de plusieurs horizons : médecins, constructeurs, architectes et industriels.

 

Retour sur une journée riche en enseignements :

 

Etat des lieux

 

Nous passons au moins 85 % de notre temps dans un espace intérieur. Notre habitation est considérée comme l’espace le plus « sécuritaire » ; pour autant, il s’avère qu’elle n’est pas à l’abri de pollutions, mais plutôt que celles-ci sont invisibles.

 

Est-il possible de modifier nos modes de vie pour améliorer cette situation ? Qui porte la responsabilité de ces pollutions ? Pour répondre à ces questions, un observatoire national de la qualité d’air intérieur a été créé en 2001.

 

Son principal constat: la pollution intérieure est supérieure à la pollution extérieure !

 

Un dispositif réglementaire impose même depuis le 1er janvier 2018 dans les écoles (crèche, maternel, primaire) de surveiller la qualité de l’air dans les bâtiments. Cette obligation va dorénavant s’étendre aux collèges et lycées à partir de 2020, et des mesures de contrôle sont en cours dans les établissements de santé (EHPAD). La prise de conscience est donc bien réelle.

 

Les différentes origines de la pollution :

  • Les agents biologiques, physiques et chimiques ;
  • Les moisissures ;
  • Les matériaux ;
  • L’activité des occupants ;
  • Dans les zones très urbanisées près des boulevards : la pollution de l’air extérieur provenant des véhicules.

 

Prévention

 

Trois types de prévention sont possibles : la réglementation, la sensibilisation, l’accompagnement. Mais on constate qu’actuellement, la prévention est très peu développée (par exemple aucun spot télévisé ne porte ce message de sensibilisation).

 

Les chantiers

 

La surface émissive des matériaux de construction joue un rôle important. Des bonnes pratiques permettraient de réduire le niveau de pollution lors de la construction. Par exemple :

  • éviter de laisser l’humidité imprégner les locaux ;
  • laisser un temps suffisant pour le séchage des colles ;
  • assurer une ventilation forcée avant la livraison des bâtiments.

Il faudra instrumenter les chantiers afin d’obtenir des mesures pertinentes. Les objectifs de résultats à atteindre font l’objet d’un référentiel HQE (haute qualité environnementale).

 

Le point de vue de l’architecte

 

Il convient de distinguer les bâtiments résidentiels et les bâtiments tertiaires.

 

En résidentiel, les occupants peuvent ouvrir leurs fenêtres ; une bonne aération des logements le matin et le soir (en dehors des périodes de fort trafic automobile) diminue fortement la concentration en polluants. Du point de vue des équipements techniques, un système simple d’extraction d’air « simple flux » convient dans la plupart des cas. Les équipements plus sophistiqués existent mais demandent une maintenance accrue pour conserver leur efficacité.

 

Dans les bâtiments tertiaires, la situation est différente car il n’est pas toujours possible d’ouvrir les fenêtres. La première précaution à prendre est de bien choisir les points d’entrée d’air extérieur lors de la conception des systèmes de ventilation mécanique ; en général, ces points d’entrée sont en toiture. Dans les bureaux, un polluant bien connu est le CO2 dégagé par les personnes. Pour limiter sa concentration, la solution la plus simple est de le diluer, en augmentant le débit d’arrivée d’air.

 

Innovations

 

Mais diluer de la pollution intérieure dans de l’air extérieur de mauvaise qualité a ses limites, pourtant des solutions novatrices existent : Air Liquide a présenté lors de cette conférence son nouveau système de purification d’air par adsorption : Aircool (cliquer ici pour consulter l’article Aircool).

 

L’équipe Building Solutions l’a d’ailleurs proposé pour l’un des bâtiments du projet Archipel à Nanterre.

 

En résumé : la qualité de l’air intérieur est un sujet encore peu connu mais qui se structure progressivement.

 

A bientôt pour d’autres informations !

 

PIERRE BLANCHET

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