Le photovoltaïque dans les bâtiments : place à l’autoconsommation !
La transition énergétique impacte directement la manière de consommer l’énergie dans les bâtiments. Ces derniers deviennent à la fois consommateurs, producteurs et solution de stockage d’énergie. Retour sur la dernière édition du salon Intelligent Building Systems (IBS), un événement incontournable du Smart Building qui mettait en lumière les dernières avancées dans le domaine.
Pierre Blanchet, Responsable Innovation Building Solutions a participé à une conférence dont le thème était : Gestion d’autoconsommation, apport du photovoltaïque, stockage d’énergie dans les BEPOS (Bâtiment à Energie Positive). Il revient sur les points à retenir.
Le photovoltaïque : qu’est ce qui a changé ?
Jusqu’à l’an dernier, l’énergie photovoltaïque décentralisée était obligatoirement revendue à EDF. Aujourd’hui, il est possible d’utiliser cette énergie, pour son propre usage. C’est un décret paru en 2017 qui a donné un vrai coup de fouet à l’autoconsommation.
Autoconsommation : de quoi parle-t-on ?
Il s’agit de l’énergie produite par les panneaux solaires placés sur le toit d’un bâtiment, que l’utilisateur consomme sur place.
On distingue l’autoconsommation individuelle, limitée à un bâtiment, de l’autoconsommation collective, qui concerne un petit collectif (village, quartier…).
Pour évaluer le potentiel de l’autoconsommation il faut considérer deux facteurs :
- D’une part la place disponible en toiture pour l’implantation des panneaux.
- D’autre part les besoins du bâtiment.
Les supermarchés sont un bon exemple : les toitures offrent une surface disponible importante et les besoins en électricité générés par les bacs et armoires réfrigérées, ainsi que les chambres froides sont constants tout au long de l’année. Par conséquent, les supermarchés produisent beaucoup d’énergie et consomment l’intégralité de leur production. C’est la configuration idéale pour une autoconsommation individuelle.
A l’opposé, une école fermée tout l’été, offre peu d’adéquation entre production et consommation.
L’autoconsommation collective
L’autoconsommation collective est très prometteuse : en effet, elle permet d’orienter l’énergie produite instantanément vers les consommateurs qui en ont besoin. Par exemple, en pleine journée les logements peuvent être producteurs mais ont peu de besoins, alors que les bureaux ont une consommation élevée. L’intérêt de l’autoconsommation collective réside dans la diversité des typologies de bâtiments qui sont réunis au sein d’une collectivité : ceux qui produisent, ceux qui produisent et consomment, et ceux qui se contentent de consommer mais ne peuvent pas contribuer à la production. En plus, il faut un organisme qui prenne en charge la gestion des flux d’énergie, et la répartition des coûts entre les acteurs. Nous n’en sommes qu’au début.
Plusieurs critères à respecter pour une installation performante
La position des panneaux en toiture, leur inclinaison, la place nécessaire pour leur nettoyage sont des prérequis très importants. Attention aux surcharges sur la structure dans le cas des rénovations ! Mais il faut aussi sélectionner les meilleurs équipements qui complètent l’installation, comme les onduleurs, dont le rôle est de convertir le courant continu produit par les cellules photovoltaïques en courant alternatif. Le photovoltaïque est une vraie expertise, il nécessite une qualification (dont disposent plusieurs entreprises de Building Solutions). Il existe aussi des formations de bon niveau dispensées par des organismes spécialisés.
Stocker l’énergie photovoltaïque
Le grand défaut de l’énergie photovoltaïque, c’est qu’elle est difficile à stocker. Les batteries Lithium Ion offrent les meilleures performances et leur coût à tendance à baisser régulièrement. On envisage d’utiliser dans les bâtiments, les batteries des voitures électriques lorsqu’elles ne sont plus adaptées au cycle d’un véhicule.
A terme, c’est certainement grâce au stockage que nous verrons l’autoconsommation prendre son essor ! Mais il est encore un peu tôt. Si le solaire commence à devenir rentable, là où les gisements solaires sont élevés, les batteries représentent un surcoût encore trop important. Pour les rentabiliser, il faut valoriser d’autres usages comme l’effacement, l’écrêtage (peak shaving) ou encore la régulation de fréquence.
Téléchargez le PPT de la conférence Gestion d’autoconsommation, apport du photovoltaïque, stockage d’énergie dans les BEPOS
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