Vers une généralisation du courant continu dans le tertiaire ?
Le développement des énergies renouvelables et de l’autoconsommation permet d’envisager une architecture en courant continu dans les bâtiments tertiaires.
Une solution qui présente des avantages, sous réserve de plus d’expérimentation.
Les énergies renouvelables font évoluer la production d’électricité vers un modèle décentralisé avec une production et une consommation locale. De plus en plus utilisés comme sources d’alimentation, les panneaux solaires et les systèmes de stockages fournissent de l’électricité en courant continu.
Dans le même temps, ce dernier est de plus en plus utilisé dans les applicatifs du bâtiment avec l’expansion du numérique, les équipements électroniques et les batteries.
Aujourd’hui, ces terminaux sont alimentés par un onduleur interne ou externe pour transformer la tension alternative 230 V en tension continue qu’ils pourront utiliser. Dans un schéma d’autoconsommation solaire, cela conduit donc à une double conversion avec des pertes électriques associées.
Promesses et limites du courant continu
L’utilisation du courant continu offrirait plusieurs avantages :
- Réduire les équipements de conversion ;
- Optimiser le câblage en le réduisant au nombre de 2 ;
- Gagner les secondes de synchronisation des groupes électrogènes ;
- Faciliter l’installation des Uninterruptible Power Supply (UPS).
Malgré ces promesses, les évolutions vers ce type de réseau présentent des incertitudes qui pourraient pénaliser sa généralisation :
- Le manque de certification et de standards ;
- Une offre d’équipements de sécurité et de protection électrique très limitée et chère ;
- Un besoin de conversion unitaire DC/DC pour des équipements qui ne fonctionnent pas tous sous la même tension ;
- Un manque de compétences d’installation et de maintenance.
Un intérêt pour les bâtiments tertiaires à nuancer
L’intérêt d’un réseau continu, ou à minima hybride, dépend au final de l’usage du bâtiment et de son infrastructure de production et de distribution. Si les gains sont plus facilement prouvés dans les data centers ou dans les micro-grids, avec une production solaire et un système de stockage, l’intérêt pour le tertiaire reste plus compliqué à évaluer.
Aux Pays-Bas par exemple, deux bâtiments tertiaires équipés de panneaux solaires ont été câblés en continu par Direct Current BV. Des gains de 20% auraient été réalisés sur les courants forts après un an d’exploitation.
Ces économies restent néanmoins à nuancer : l’entreprise, très petite, produit et vend les équipements de protection DC. Les véritables gains économiques restent donc à prouver.
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