Le lean construction : une méthode testée et approuvée par CEGELEC Maroc
Cegelec Maroc a remporté un contrat de CVCD (chauffage, ventilation, climatisation et désenfumage) sur le projet de construction de l’Hôpital Universitaire de Bouskoura, à proximité de Casablanca. Il s’agit d’un hôpital de 250 lits (40 000 m2) qui abritera des unités chirurgicales et d’hospitalisation. Le projet est mené par BYMARO, filiale du Groupe Français Bouygues Bâtiment International, avec Cegelec Maroc en sous-traitance pour la partie « Fluides ».
La spécificité de ce chantier ? : le choix du lean construction, une méthode importée de l’industrie automobile et transposée au BTP.
Mohamed Safe, chef d’entreprise fluides au Maroc, nous livre son retour d’expérience sur la méthode lean appliquée au chantier de Bouskoura.
Comment la décision d’appliquer le lean sur le chantier de Bouskoura a été prise ?
La décision a été prise par BYMARO en tant qu’entreprise générale. Elle a d’ailleurs fait appel à un bureau d’études spécialisé en lean pour nous aider à adopter cette démarche. En tant que sous-traitant, la question ne se posait pas, nous devions y adhérer, même si nous étions déjà convaincus de sa valeur ajoutée sur un projet de cette envergure. Par ailleurs, nous n’en sommes pas à notre premier coup d’essai, puisque nous avions déjà travaillé en lean avec BYMARO sur le chantier de construction de la tour Casablanca Finance City (CFC).
Comment cette méthode a-t-elle été mise en place ?
L’objectif du lean est de réduire le plus possible toutes les formes de gaspillage, que ce soit en termes de temps, de matériaux ou en énergie humaine. C’est un procédé qui passe avant tout par l’ordonnancement et le planning collaboratif.
Nous avons donc mis en place des réunions hebdomadaires avec nos partenaires, appelées « réunions de pointage ». Tous les intervenants (gros œuvre, 2nd œuvre, lots techniques…) se réunissent pendant une heure pour faire le point sur l’état d’avancement du projet.
En utilisant le plan de synthèse (ou maquette BIM) comme document de travail, chaque étape est partagée, discutée, puis recalibrée autour d’un indicateur de performance : le taux de tenue de promesse fixé à 80%.
Il était donc important que chacun travaille en toute transparence, afin de faire remonter les problèmes pour construire les solutions ensemble. Objectif atteint puisque nous avons réussi à tenir nos promesses, notamment en réduisant considérablement les délais d’attente.
Par exemple, sur les faux-plafonds, nous avions beaucoup de réseaux (ventilation, eau glacée/ chaude, chemins de câbles électriques, fluides médicaux) à installer avant leur fermeture. Le lean a permis de réaliser cette partie avant même la finalisation du gros œuvre, ce qui est très rare !
Après cette phase de planification, comment avez-vous procédé avec vos équipes ?
Lors des interventions, il a fallu rationaliser certaines tâches pour ne pas laisser de place à l’improvisation. Par exemple, nous avions plus de 700 ventilo-convecteurs à installer sur site. Nous avons donc « industrialisé » nos procédures en supprimant les déplacements inutiles vers le magasin, ou encore en chronométrant le temps d’installation pour gagner en efficacité et en qualité.
Prévoyez-vous d’utiliser cette méthode sur de futurs projets ?
Le chantier de Bouskoura se terminera au mois de mars 2019, nous avons donc encore quelques mois de travail en méthode lean prévus sur ce site. En parallèle, nous l’utilisons également sur le chantier de l’hôtel Fairmont à Rabat, en groupement avec SGTM et AERIA 2A.
C’est une très bonne méthode car elle permet de donner du sens à un projet, d’impliquer tous les acteurs sur les moyens de réaliser les objectifs. Je suis convaincu que nous serons amenés à l’utiliser encore dans le cadre de futurs projets.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’article: Le lean construction : à quoi ça sert ?
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