Ingénierie & Travaux

Le « décret tertiaire » a été définitivement enterré par le Conseil d’État. En attendant le texte définitif, nous savons qu’il fixera des échéances d’économies d’énergie par rapport à 2010 de : -40 % d’ici 2030, -50 % d’ici 2040 et de -60 % d’ici 2050.

Pour répondre à de tels enjeux, il sera indispensable de disposer d’outils de simulation énergétiques performants. C’est exactement ce que propose Helios Exchange.

Adrien Voegtlin, chargé de l’étude de Helios Exchange chez Building Solutions, a accepté de nous en dire davantage.

Comment est né le partenariat avec Helios Exchange ?

L’occasion s’est présentée lors du Simi 2018. M. Trevert, fondateur de Helios Exchange, est venu nous présenter son concept. Nous cherchions un outil qui permette d’estimer les profils de consommation des bâtiments, pour le solaire. Nous avons rapidement compris qu’HELIOS pouvait répondre à notre problématique. Nous avons commencé par un POC de 3 mois au cours duquel nous avons pu tester 20 bâtiments. Le POC a été concluant ; nous prolongeons l’essai pour un an.

Pouvez-vous nous en dire plus sur cet outil ?

Le cœur d’HELIOS Exchange est un outil de simulation thermique dynamique (STD). Une STD normale demande de renseigner un nombre très important de données d’entrées. C’est un travail long et laborieux.

La première particularité d’HELIOS Exchange est de proposer de documenter les données d’entrées en utilisant des bases statistiques (en fonction du pays, de la région, de l’année de construction) ou des menus de choix déroulants. On définit un bâtiment en quelques clics, au lieu de plusieurs jours pour une STD normale.

La deuxième particularité est qu’une fois le bâtiment décrit, on peut « tordre » le modèle pour qu’il donne des résultats aussi proches que possible, de relevés réels de consommation. Cela s’appelle une calibration. On fait varier les données d’entrées clefs dans leurs intervalles de tolérance, pour améliorer la corrélation avec les consommations.
Enfin, tout ceci se fait sur une plateforme web 100% digitale.

Ainsi, en l’espace de quelques heures, on produit un modèle simplifié qui détaille les dépenses énergétiques de notre bâtiment, par postes (éclairage, chauffage, eau…).

Une fois notre modèle construit, nous pouvons tester des actions de performance énergétique (APE) – issues d’une bibliothèque proposée par l’outil – et analyser leurs impacts sur les consommations futures de notre bâtiment.

Post travaux, il nous sera possible d’effectuer une mesure et vérification (selon IPMVP* ) des rénovations réalisées. Nos résultats sont donc susceptibles de satisfaire aux impératifs d’un contrat de performance énergétique (CPE).

Sur le plan financier, Helios est facturé au nombre de bâtiment testé, à sa surface et au degré de précision du calibrage. En moyenne, il faut compter environ 1500 euros pour un bâtiment de 20 000 m².

Quel est son degré de précision ?

Il nous serait possible de rentrer dans un grand niveau de détail, au lieu d’utiliser des valeurs de référence statistiques : le type de chaudière, la puissance des luminaires utilisés, l’épaisseur de l’isolant ou les heures de présence des occupants. Notre niveau de précision rejoindrait celui d’un outil classique de STD.
En utilisant des valeurs de références statistiques pour décrire le bâtiment, plus une calibration sur les consommations réelles, nous avons observé un accord de l’ordre de +/-5% en bureaux. Ce qui, compte tenu de l’effort réduit, est remarquable. Et d’autres familles de bâtiment sont, elles-aussi, très prometteuses.

Faut-il avoir des connaissances techniques pour maîtriser Helios ?

Beaucoup moins que pour une STD. La plateforme a été pensée pour être simple et intuitive. Il suffit d’une rapide formation pour prendre l’outil en main et commencer des simulations.

Quelles sont les futures étapes ?

Nous faisons connaître Helios en interne, notamment lors des « Innovation Day Building Solutions ». HELIOS fait partie des start-ups invitées sur le stand VINCI Energies, au salon Viva Technology 2019.

Nous allons présenter HELIOS au COPIL tertiaire, pour envisager un partenariat à plus long terme.
En parallèle, je suis en train de rédiger un mode d’emploi à destination de nos entreprises.

Pour obtenir des informations complémentaires, veuillez contacter : adrien.voegtlin@vinci-energies.com ou Houda.matta@vinci-energies.com.

*L’IPMVP (International Performance Measurement and Verification Protocol) est une méthode de mesure des économies d’énergie et d’eau réalisées dans le secteur du bâtiment. Elle consiste à prendre en compte toutes les variables explicatives agissant sur la consommation énergétique d’un bâtiment afin de rendre le résultat indiscutable. Développé au niveau international, le protocole IPMVP est reconnu en France par l’ADEME.